mercredi 23 décembre 2009

Entendu à la radio : L'Esprit public

L'Esprit public est une émission de radio hebdomadaire diffusée le dimanche à 11h par France Culture depuis 1998.

Après une introduction de Philippe Meyer, quatre analystes débattent de deux ou trois thèmes pris dans l'actualité française et internationale.

L'émission s'articule principalement autour des "duellistes" Jean-Louis Bourlanges et Max Gallo, accompagnés d'un ou deux comparses qui alternent de temps à autre (Yves Michaud, Michaela Wiegel, Denis Olivennes, Eric Le Boucher...).

On retrouve chez les intervenants les grandes sensibilités politiques françaises (le jacobinisme républicain de M. Gallo, le girondisme chrétien-démocrate de JL Bourlanges, le libéralisme tempéré d'Y. Michaud ou E. Le Boucher, le social libéralisme de D. Olivennes...) et des grilles d'analyses complémentaires (journaliste, économiste, philosophe, écrivain, hommes politiques...).

Il en ressort une analyse de grande qualité, aussi contradictoire que courtoise.

mercredi 9 décembre 2009

Vu au cinéma : Le Ruban Blanc


Un village protestant de l’Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre mondiale (1913/1914). L’histoire d’enfants et d’adolescents d’une chorale dirigée par l’instituteur du village et celle de leurs familles : le baron, le régisseur du domaine, le pasteur, le médecin, la sage-femme, les paysans… D’étranges accidents surviennent et prennent peu à peu le caractère d’un rituel punitif. Qui se cache derrière tout cela ?Le Ruban Blanc est un film remarquable tant sur la forme que sur le fond.

Sur la forme, le noir et blanc sublime une nature lumineuse, impose un regard distancié et représente l'antagonisme entre le Bien et le Mal, support de l'idéologie intégriste de la petite communauté.

Les dialogues sont mesurés et affutés, le jeu des acteurs (souvent amateurs) est retenu et émouvant.

Deux scènes frappent par leur maîtrise : les enseignements sur la mort donnés par la fille du médecin à son jeune frère et l'exécution verbale de sa maîtresse par le même médecin.

Sur le fond, le film pose l'inépuisable et passionnante question des origines du mal en général et du fascisme en particulier.

En effet, les enfants du film, qui seront les adultes du régime hitlérien, sont vite soupçonnés d'être les auteurs des drames sadiques qui minent l'harmonie artificielle du village.

Ces enfants sont avant tout eux-mêmes les victimes des lâchetés , des humiliations et violences (l'inceste du médecin, les châtiments corporels) et de l'idéologie (l'autoritarisme du baron, le protestantisme mortifère du pasteur...) des figures patriarcales et des institutions.
Inévitablement, cette violence se retourne contre les pères, prémisse au déchaînement nazi des années 30.

Mais tout n'est pas explicité dans ce film.
La culpabilité des enfants n'est pas absolument prouvée, la disparition finale du médecin et de sa maîtresse n'est pas élucidée, un certain nombre d'intrigues restent en suspens (les menaces de divorce de la châtelaine, l'avenir du village et des enfants...).

Haneke a voulu une fin ouverte (on pense au très beau Caché), les interprétations restent possibles.

En effet, les déterminants du fascisme, la part du culturel et du conjoncturel, sont toujours âprement débattus.

A cet égard, on notera la contribution fort intéressante de Jean-Louis Bourlanges à propos du Ruban Blanc (L'Esprit Public 22/11/09 – France Culture) :

"Je voulais marquer ma distance par rapport à un propos d'ailleurs tout à fait légitime et très intéressant de Michel Simon commentant le film de Michael Haneke “Le Ruban Blanc”.

Ce film est tout à fait intéressant, il montre le poids des structures, inégalitaires, autoritaires de la société prussienne ... protestante et profondément inégalitaire sur le plan social sur la constitution de comportements criminogènes qui sont à l'origine du nazisme et tout en disant son admiration pour le film, Michel Simon dit en fait : "c'est une accusation que je trouve injuste des protestants et de la Prusse; en réalité le nazisme est née en Autriche et en Bavière, dans une Europe catholique antisémite, d'un antisémitisme d'origine catholique, les dictatures ont toujours été d'origine méridionale et on ne voit pas de dictature protestante".

Je crois qu'il a raison sur un point, ... la Prusse est l' état qui a résisté le plus longtemps au nazisme.

En revanche, il a profondément tort de ne pas voir que le nazisme est beaucoup plus complexe que ce qu'il dit.
Le nazisme est un produit synchrétique.
Il y a certainement à l'origine un antisémitisme méridional mais l'antisémitisme nazi n'est pas le même.
Bernanos disait “Hitler a déshonoré l'antisémitisme”, phrase extravagante qui semblerait indiquer qu'il y a un antisémitisme honorable, ce qui est évidemment absurde, mais phrase intéressante car elle montre qu'il y a plusieurs formes d'antisémitisme.
Sur ce fond austro-bavarois, autoritaire et antisémite, ce qui a caractérisé le nazisme c'est la mutation de ce virus sur l'effet de deux choses, d'une part les structures autoritaires et inégalitaires du protestantisme, - ce n'est pas pour rien que les sociétés calvinistes ont inventé l'apartheid - nous sommes là dans une société qui à travers la Théologie de la Grâce pose le principe que l'inégalité entre les hommes n'est pas quelque chose d'absolument anormal et une structure très autoritaire.
Et troisième élément, le scientisme néo-darwinien qui au même moment construit par exemple un pays comme la Suède à l'eugénisme.

C'est la combinaison de ces trois forces qui explique la profonde perversité du nazisme."

Date de sortie
: 21 octobre 2009
Réalisé par Michael Haneke
Film français, italien, autrichien, allemand
Avec Christian Friedel, Ernst Jacobi, Leonie Benesch
Durée : 2h24min
Titre original : weiße Band – Eine deutsche Kindergeschichte
Bande annonce :




bande annonce par Filmtrailer.com

Vu à Paris - Trip Décembre 2009 - La Brasserie Printemps


La Brasserie Printemps est une grande brasserie traditionnelle revisitée par le designer Didier Gomez.

Le point fort de l'endroit est sans conteste un cadre remarquable puisqu'il est situé sous la coupole du Printemps créée en 1923.

A l'arrivée, on est saisi par le volume et la lumière.

La carte propose une cuisine française de qualité revisitant des plats traditionnels avec une touche de modernité.
Un bar à huitres, que je n'ai pas vu, situé au centre de la brasserie, met en avant les produits de la mer au fil des saisons.

En plus, c'est pratique avec les enfants, ce qui est quand même exceptionnel dans cette ville!

L'hôtesse nous a guidés vers une alcôve de verre, aux marges de la coupole, donc loin du bruit et des mouvements, avec de la place pour garer la poussette et une vue fantastique sur les toits de Paris, d'où pointaient l'Opéra, Montmartre et la Tour Eiffel...

Le service est efficace et souriant.

L'endroit idéal pour une pause shopping dans une ambiance typiquement parisienne.

jeudi 3 décembre 2009

Vu à Paris - Trip Décembre 2009 - TAG HEUER - Monaco LS



Vu au Printemps, l'impressionnante Monaco LS (chronograph Calibre 12 pour les intimes).

Ce modèle commémoratif célèbre le 40e anniversaire de la naissance de la mythique montre Monaco.

Mythique montre de part ses innovations pour l'époque, TAG Heuer créant en 1969 la première boîte carrée étanche de l’histoire de l’horlogerie. La Monaco est aussi le premier chronographe automatique du monde. Elle n’a qu’un an lorsqu’en 1970, Steve McQueen l’adopte et la porte dans Le Mans, célèbre film sur la course automobile: à son poignet, elle devient une icône.

Sans parler du style : chronographe bleu, aiguilles rouge-orangé et bracelet en alligator bleu.

L'héritière LS est tout aussi impressionnante par son style, ses lignes et son gabarit, cette nouvelle montre se caractérise par des dimensions largement revues à la hausse (40,5 mm).

Innovation, style, tradition, une référence au cinéma... trop la classe...

A voir, l'amusant film de promo, The Duel entre Steve McQueen et David Hamilton.