Trois oeuvres de Matthew Day Jackson sont présentées à la Pointe de la Douane.
Les 21 crânes de Skull Spectrum (2009) décrivent la mutation formelle et chromatique d'un crâne (véritable fétiche de la collection de F. Pinault) vers une forme polygonale basique, à la façon d'un Mondrian. Il s'agit d'un hommage au travail de Buckminster Fuller, une référence constante de l'artiste.
Le titre de l’oeuvre Dymaxion Kinsfolk (2009) est issu de la contraction des mots « dynamic maximum tension », terme inventé dans les années 20 pour décrire les inventions de Buckminster Fuller. Réalisés à partir du squelette de l’artiste, les deux mutants semblent évoluer de façon désordonnée d’un état naturel à un état géométrique, comme s’ils représentaient deux phases d’une métamorphose encore en cours. Même s’ils sont morts, les squelettes se tiennent parfaitement debout, les mains capables de gestes, de mouvement, leur crâne soutenu par leur corps tendu. Le jeu de reflets créé par les vitrines recouvertes de miroirs (one-way mirrors) reproduit en nombre infini ce couple de figures spectrales, en morceaux mais encore tenaces, qui s’auto-contemplent en se multipliant dans l’espace.
Urknall (2009), Big Bang en allemand, représente la fin de l’utopie, symbolisée par l’atrocité de la bombe nucléaire. Une très belle oeuvre, évocatrice de la destruction et néanmoins très esthétique.
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