Si la plupart des pays ont défini un seuil de pauvreté, il n'existe pas de niveau de revenu officiel permettant de définir les "riches".
On peut tenter deux approches pour catégoriser cette population tant décriée.
1- L'approche objective
La première approche consiste à utiliser des données chiffrées objectives.
Le seuil de pauvreté
Il est fixé à 790 euros en France en 2008 (50% du revenu médian).
Mais si l'on est pas pauvre, on est pas pour autant riche.
Classes moyennes et classes aisées
Par définition, la classe moyenne se situe au dessus des classes pauvres et en dessous des classes aisées.
En respectant strictement cette position intermédiaire, l’Observatoire des inégalités propose le découpage suivant, en s’appuyant sur la définition utilisée par le Crédoc :
Les 30 % les plus démunis composent les catégories "modestes".
Les 20 % les plus riches composent les catégories "aisées".
Les classes moyennes se situent entre les 30 % les plus démunis et les 20 % les mieux rémunérés.
Elles représentent 50 % de la population.
Si l’on considère les revenus après impôts et prestations sociales (données 2008), on obtient les seuils suivants :
Pour une personne seule : de 1 163 à 2 127 €
Pour un couple sans enfant : de 2 174 à 4 068€
Pour un couple avec deux enfants : de 3 057 à 5 174 €
Ceux qui gagnent plus que les classes moyennes appartiennent donc aux classes aisées.
Peut-on pour autant parler de "riches"?
Le problème de ce type de définitions, comme le reconnaît d'ailleurs l'Observatoire des inégalités, est qu'elles sont très simplificatrices.
Tout d'abord, elles cachent une forte disparité des revenus au sein des classes aisées. Quoi de commun entre une milliardaire telle que Liliane Bettencourt et un cadre gagnant 3 000 euros par mois?
De plus, elles ne tiennent pas compte des multiples paramètres individuels qui font que deux salariés partageant le même salaire apprécieront différemment leur niveau de confort financier.
Par exemple, compte tenu d'un coût de la vie et notamment du logement bien supérieur dans la capitale, un salarié percevant 4 000 euros par mois se sentira certainement moins "riche" que son homologue résidant au fin fond de la Creuse.
Essayons maintenant des critères qui s'assument comme subjectifs.
2- L'approche subjective
La foire aux seuils
Dans le cadre d'une enquête, le Crédoc a posé la question suivante : "A partir de quel montant de ressources peut-on se sentir riche?".
Réponse des Français : 4.660 euros par personne et par mois.
Un autre sondage, mené par Ipsos pour France-Soir, fixe le seuil à 6.456 euros nets par mois pour un couple avec deux enfants.
Chiffres intéressants car finalement pas si éloignés des seuils définis par le Crédoc (cf paragraphe précédent).
Néanmoins, ici encore, par delà les moyennes, les choses sont plus complexes.
Ainsi, la réponse dépend fortement de la position que l'on occupe. Un ouvrier fixe le seuil de richesse à 5.351 euros, un retraité à 7.010 euros, un cadre supérieur à 8.047 euros...
Plus on gagne de l'argent, plus la perception du seuil de la richesse s'élève.
Psychologie
Ce raisonnement a été observé par le psychologue américain David Krueger.
Ce dernier a fait passer le test suivant à des centaines de personnes :
Répondez aux questions
Mon revenu mensuel (ou annuel) est de …… euros. MAIS pour être heureux et à l’abri du besoin (suffisamment riche, donc), j’aurais besoin de…. euros
Mon revenu mensuel (ou annuel) est de …… euros. MAIS pour être heureux et à l’abri du besoin (suffisamment riche, donc), j’aurais besoin de…. euros
Il a constaté que dans 9 cas sur 10, les gens répondent que leur revenu devrait être le double de son niveau actuel pour qu’ils se sentent heureux et à l’abri du besoin. Mais ce n’est pas tout. Cette logique s’autoalimente. Ceux qui ont effectivement vu leur revenu doubler ont parallèlement doublé le montant de leur revenu idéal.
Cette logique s'explique aisément par le fait qu'à mesure que les revenus d'une personne augmentent, son niveau de consommation s'accroît également et tout particulièrement son niveau de dépenses contraintes (remboursement de crédit immobilier, écoles privées, dépenses de garde d'enfants...), ce qui réduit les revenus pouvant être consommés ou épargnés librement dans des dépenses plus accessoires, voire luxueuses.
Au final, le riche c'est toujours l'autre...
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