lundi 15 mars 2010
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, volume 1
C’est un grand plaisir de découvrir à travers ce premier volume les péripéties victoriennes de la Ligue des Gentlemen Extraordinaires.
Le célèbre Alan Moore (Watchmen, V pour Vendetta) y scénarise les aventures de l’explorateur Allan Quatermain, allié au brutal Dr Jekyll/Mr Hyde, et à un Capitaine Nemo fanatique.
Un vicieux homme invisible et une femme, Mrs Murray, au passé mystérieux complètent l’équipe.
Ces assemblages biscornus de légendes vivantes, créées initialement par divers auteurs dans des aventures bien séparées, sont d’ailleurs un classique de la BD de genre, et plus particulièrement dans le comics de super héros (Ligue des Justiciers, Avengers…).
La vie collective de tous ces personnages aux caractères bien trempés, d’un naturel plutôt égocentrique et habitués à travailler en solo, génère toutes sortes de conflits et finit invariablement par fonctionner face à un grand méchant fédérateur.
Pour la LGE, c’est une source infinie de gags et de rebondissements qui stimule un récit de structure assez classique dans ce type d’aventure (constitution de l’équipe, première mission, découverte de la manipulation, ultime affrontement).
On ne s’ennuie jamais devant une succession de saynètes qui alternent enquêtes policières et action débridée.
L’humour est très présent, notamment au travers du capitaine de l’équipe, Mrs Murray, femme indépendante et intrépide, qui a fort à faire avec sa bande de héros souvent ridicules et désordonnés.
Moore n’hésite pas à bousculer la légende des personnages en appuyant sur leurs doutes… ou leurs vices affichés.
Le dessin de Kevin O’Neill est très réussi avec des flamboyances cinématographiques.
On pense plus à Lawrence d’Arabie (Quatermain égaré dans les souks arabes) ou au 55 Jours de Pékin (la bataille dans Chinatown) qu’à la version ciné de 2003.
Enfin, les auteurs ont eu la brillante idée de faire appel à un narrateur externe qui introduit chaque chapitre d’une prose ampoulée et apocalyptique (délicieusement anachronique dans ses accents colonialistes et darwiniens) à la manière des journaux populaires de l’époque.
Vivement la suite !
Site officiel
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire