Dick Tomasovic, enseignant-chercheur en arts du spectacle, Université de Liège
BLACK IS BLACK ! DU FILM NOIR AU NEO-NOIR HOLLYWOODIEN
Cinémathèque du Luxembourg
31 octobre 2011
Cette conférence s'inscrit dans le cycle "Du Mélo au Western Spaghetti : Tous les genres du cinéma en 10 leçons" de l'Université Populaire du Cinéma.
Le film noir, un genre contesté
Le genre du film noir est un des objets cinématographiques des plus contestés.
La raison vient du fait que ce genre a été défini a posteriori, par la critique et les spectateurs - en un mot les cinéphiles - plus que par l'industrie cinématographique.
Bien qu'inventé dans l'immédiat après-guerre par un français, le film noir n'a été employé aux Etats-Unis en tant qu'en genre cinématographique à part entière que dans les années 70, soit après l'âge d'or de ce courant situé dans les années 40-50.
Auparavant, l'industrie cinématographique américaine produisait du film noir... sans le savoir.
Le film noir est ainsi défini selon des critères contradictoires :
- Pour certains, le film noir est sous forte influence européenne (marqué notamment par l'expressionnisme allemand). Pour d'autres, c'est un genre emblématique du cinéma américain.
- Le film noir est parfois considéré comme l'une des premières expressions du cinéma moderne, avant même les années 60, mais peut aussi être vu comme appartenant au cinéma classique américain.
- Les avis sont également partagés sur ce qui caractérise l'appartenance des films au genre du film noir : ces films sont-ils avant tout identifiables par leur image et l'ambiance qu'ils dégagent ou plutôt par leur structure narrative?
Toutes ces définitions contradictoires sont exactes et soulignent la complexité et la richesse du genre.
L'invention du film noir
Le terme de film noir a été employé par le critique français Nino Frank en 1946 à la Libération, lorsque les films américains ont débarqué en Europe, après le blocus de l'Occupation.
Il remarque une unité de genre entre des films tels que le Faucon Maltais (1941), Murder My Sweet (1944), Double Indemnity (1944), The Woman in the Window (1944) et Laura (1944).
Le Faucon Maltais |
Double Indemnity |
Murder my Sweet |
A Woman in the Window |
Le terme de film noir est utilisé en écho aux premiers "films noirs" français d'avant-guerre qui se rattachent au courant du réalisme poétique tels que Quai des Brumes (1938) de Marcel Carmé ou les films de Julien Duvivier (Pépé le Moko, Voici le temps des assassins...).
Quai des Brumes |
Les deux courants partagent de nombreux thèmes (les personnages maudits, la fatalité) et éléments d'ambiance : un cadre urbain, un traitement de la lumière issu du cinéma expressionniste (éclairages de rues discrets, rues brumeuses) en harmonie avec l'histoire.
De plus, le film noir fait évidemment référence à la Série noire, collection de romans policiers et romans noirs, fondée en 1945 par Gallimard.
La collection reprend notamment la traduction des romans des auteurs américains Raymond Chandler et Dashiel Hammett qui racontent respectivement les aventures des détectives Philip Marlowe et Sam Spade.
Les deux héros sont très proches et partagent le même idéalisme terni, la même observation cynique d'un monde corrompu et seront tous deux incarnés par Humphrey Bogart au cinéma, renforçant la confusion entre les deux personnages aux yeux du public.
Le roman noir, tant par ses thèmes (la confusion entre le bien et le mal) que son écriture sèche et visuelle, tranche avec le roman policier classique incarné par Sherlock Holmes ou Agatha Christie.
Les romans noirs sont la base du scénario de la plupart des grands films du genre : Double Indemnity (1944), Le Grand Sommeil (1946), La Dame du lac (1947) ou Le Faucon Maltais... et leurs auteurs participeront souvent aux adaptations.
Pour Nino Frank, l'époque est donc marquée par le pessimisme, la fatalité, la paranoïa... en un mot, à la noirceur.
Les fondations du film noir
Le film noir, comme tous les autres genres, reflète les problématiques de son époque.
- Le contexte économique
L'époque, marquée par la crise des grands studios, est propice à la frugalité et donc au film noir, gage d'économies en tout genre.
Les éclairage et les décors sont minimalistes. Le film est réalisé en studio ce qui évite de couteux déplacement en extérieur.
Peu d'acteurs sont requis (pas de foule, peu de figuration).
Des économies sont aussi possibles sur les scénario, basés sur des romans noirs et souvent adaptés pour le cinéma par les romanciers eux-mêmes.
2. Le contexte politique
L'Amérique découvre la difficile gestion de l'après-guerre.
La guerre froide démarre rapidement.
L'URSS se dote en 1949 de la bombe atomique et un climat de paranoïa s'installe aux Etats-Unis.
Hollywood est directement touché par l'épisode du maccarthysme qui s'étend de 1950 à 1954.
Pendant deux ans (1953-1954), la Commission présidée par le sénateur Maccarthy traque de supposés agents infiltrés, militants ou sympathisants communistes dans différents secteurs de la société américaine.
L'industrie cinématographique, de par sa capacité d'influence sur le public, fait l'objet d'une attention particulière.
De nombreux artistes sont inquiétés.
Au mieux, ils sont empêchés de travailler : la liste noire des artistes interdits d'embauche par la Commission comptait pas moins de 324 noms en 1954.
Au pire, ils sont contraints à l'exil (Orson Welles, Charlie Chaplin...), voire emprisonné (John Lawson, Daniel Trumbo).
Pour repérer les suspects, la Commission encourage la délation avec succès : John Wayne, Robert Taylor et Gary Cooper font partie des plus célèbres chasseurs de sorcières.
Afin de pouvoir reprendre leur activité, certains blacklistés deviennent à leur tour délateurs, tel Edward Dmytryk qui a fait partie des Dix d'Hollywood (première version de la Liste noire) et purgea 6 mois de prison après un exil en Grande-Bretagne pour ses convictions communistes.
Ce dernier dénonça de nombreux amis dont le scénariste Adrian Scott et le réalisateur Jules Dassin.
Cette volte-face déclencha un tollé dans le milieu cinématographique et l'opinion publique.
Cet événement provoque bien sûr un tollé dans le milieu audiovisuel et l'opinion publique.
Il marque un tournant dans l'œuvre tourmentée du réalisateur.
Ses personnages ambivalents (L'Homme à l'affût, Le Jongleur), entre cruauté et repentir, font sa marque de fabrique.
L'Homme à l'affût (The Sniper, 1952), par exemple, est considéré comme le premier film autour d'un serial killer.
Il met en scène deux acteurs aux idées opposées : le gauchiste Arthur Franz qui interprète le rôle du tuer psychotique Eddie Miller face à l'ultra droitier Adolphe Menjou qui incarne le lieutenant de police Frank Kafka.
The Sniper |
De même, la scène d'ouverture de Murder, my Sweet montre le héros détective, Philip Marlowe, aux yeux bandés et interrogé par deux hommes dont on ne sait s'ils sont des malfrats ou des policiers.
Murder, My Sweet : séquence d'ouverture |
Plus généralement, on retrouve le climat de paranoïa dans tous les films noirs.
Les personnages font beaucoup de choses mus par la peur, la délation, la pression et le chantage.
3. Le contexte moral
Crise économique, crise politique... l'après-guerre voit également une évolution profonde des valeurs morales en Occident.
Une véritable crise de la masculinité est en cours.
Les hommes qui reviennent du combat sont marqués par des blessures physiques et psychologiques.
De plus, le rôle de la femme dans la société a changé.
Beaucoup de femmes ont travaillé pendant la guerre et leur taux d'emploi continuera de progresser après la guerre.
Le rôle central et dominant de l'homme dans la société se voit bien évidemment remis en cause.
Le rôle central et dominant de l'homme dans la société se voit bien évidemment remis en cause.
Le film noir est bien entendu porteur d'une crise de la masculinité en mettant en scène des héros masculins rongés par le doute et étranger au monde qui les entoure.
Les sous-genres du film noir
Le film noir comprend deux sous-genres : le film policier et le film de gangster.
Le film policier porte le point de vue de l'agent de l'ordre ou du détective.
Néanmoins, ce dernier ne résout que peu d'énigmes.
De même, la frontière entre le bien et le mal est bien trouble.
Le policier ressemble au gangster et peut s'avérer violent.
Il n'obéit qu'à ses propres valeurs et référents et fait montre d'une certaine indifférence, voire d'une indolence envers la vie.
Même lorsqu'il est brutalisé, il n'a pas la prétention de pouvoir être atteint par un monde qu'il sait profondément corrompu.
Le film de gangster montre le point de vue du gangster.
Aux origines de ce sous-genre, on retrouve le Fantômas (1913) ou le Judex (1917) de Louis Feuillade.
Le gangster est certes un malfrat mais il peut se rapprocher du héros positif en combattant des figures encore plus nuisibles pour la société.
M le maudit (1931) de Fritz Lang est à cet égard un film exemplaire puisqu'il montre l'alliance objective entre la police et la pègre contre un tueur d'enfants qui terrorise la ville.
La scène finale qui met en scène une parodie de tribunal dirigé par la mafia pour juger l'abject pédophile est révélateur de cette ambiguïté.
La Prohibition (1919-1933) constitue la principale toile de fond de ce sous-genre qui ne se remettra jamais de sa suppression.
Le film emblématique du film de gangster est bien entendu Scarface (1932) de Howard Hawks qui s'inspire des activités d'Al Capone (par ailleurs fan du film).
Scarface |
Style, thèmes et narration : ce qui caractérise le film noir
Sur le plan stylistique, le film noir se caractérise par un faible éclairage, une lumière crue, des clair-obscur.
Le principe fondamental est l'indiscernabilité.
Les personnages sont difficiles à distinguer dans l'obscurité de la nuit ou l'épaisseur du brouillard.
Ce principe esthétique renvoie au trouble qui perturbe les protagonistes du film noir.
Les héros représentés ne sont jamais complètement bon ou mauvais.
Thématiquement, le film noir est toujours une fable sur la transgression.
Il peut s'agir d'une transgression géographique avec un passage de frontières comme dans La Soif du Mal (Touch of Evil, 1958) d'Orson Welles qui se déroule à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.
Le film noir raconte aussi des histoires d'hommes transgressant des frontières psychologiques à travers le personnage récurrent du border-line, un homme apparemment sans histoires qui va basculer dans le crime suite à sa rencontre avec une femme fatale.
La transgression peut aussi porter sur des limites sensorielles (à l'aide de l'alcool ou des drogues), morales (la frontière de plus en plus floue entre le bien et le mal) ou sexuelles.
Ainsi, le Faucon Maltais est un des premiers films faisant référence à l'homosexualité via le personnage de Peter Lorre, doucereux et parfumé face à un Humphrey Bogart incarnant la virilité brute.
Peter Lorre et Humphrey Bogart dans le Faucon Maltais |
La structure narrative renforce le trouble instillé par l'esthétique et les thèmes du film noir.
Le film noir agence le plus souvent des intrigues complexes et instables.
Une anecdote célèbre sur Le Grand Sommeil est que ni Hawks, le réalisateur, ni le scénariste William Faulkner, ni même Chandler, l'écrivain du roman, n'avaient complètement compris l'intégralité de l'intrigue. Du moins ce dernier voulait il signifier que le plus important n'était pas l'intrigue proprement dite.
Le Grand Sommeil et le couple Bogart / Bacall |
La linéarité du récit et du suspense est également assombrie par le flash-back et la voix-off, traits caractéristiques du genre.
Assurance sur la mort (Double Indemnity, 1944) de Billy Wilder démarre par la confession de Neff, agent d'assurance qui a assassiné le mari de Phyllis, femme fatale, cupide et manipulatrice.
Le suspense policier est d'emblée brisé : on connait dès le premier plan l'identité de l'assassin.
La distribution classique des rôles est bouleversée.
La narration est confiée au coupable qui a tout loisir de minimiser sa part de responsabilité en se faisant passer pour une victime naïve et manipulée.
Assurance sur la mort |
De même, The Killers de Robert Siodmak (1946) commence par le meurtre de Swede Andersen qui, bien qu'alerté par un ami, renonce à s'enfuir. Juste avant son exécution, il déclare en avoir assez de se cacher et en quelque sorte mériter ce qui s'annonce pour avoir commis une grave erreur dans le passé.
S'ensuit l'investigation acharnée de l'agent d'assurance Jim Reardon qui cherche à comprendre le mobile du crime et l'identité du commanditaire.
Les flashbacks s'enchaînent et dévoilent de multiples points de vue sur le parcours du suédois, constituant un puzzle complexe dont les pièces finissent par s'emboîter en toute fin de film.
Le fait que le pauvre "suédois" a participé à un quelconque méfait et est victime d'un règlement de compte ne fait aucun doute mais l'enquête démontrera qu'il a été victime d'un complot et qu'il est loin de représenter le personnage le plus perfide de l'histoire.
The Killers, Burt Lancaster et Ava Gardner |
Les personnages récurrents
Parmi les personnages qui déambulent habituellement dans les films noirs, on retrouve bien évidemment le policier et les différentes variantes : agent d'assurance, détective privé...
Autre figure habituelle : le personnage border line qui cible un homme normal, bien intégré mais qui devient un criminel endurci, généralement suite à sa rencontre avec la femme fatale.
Cette dernière est l'archétype de la femme araignée qui enserre son amant dans un irrésistible désir et l'entraîne dans des situations dangereuses, voire mortelles.
La période étant propice au puritanisme et à la censure, la caméra insiste lourdement sur les pieds des femmes, seule partie du corps autorisée à être filmée de façon insistante afin d'exprimer l'érotisme du corps féminin.
La scène de séduction qui démarre Double Indemnity, où la femme fatale descend un escalier pour rejoindre sa proie dans une pièce à moitié éclairée, laissant deviner négligemment une chaînette autour de son pied est assez caractéristique.
La femme fatale est souvent opposée dans le film noir à une femme "parfaite", soumise douce et altruiste.
Le film noir met également en scène la figure du revenant : revenant de guerre, de prison ou même des morts.
Ainsi, Mort à l'arrivée de Rudolph Maté (1950) raconte l'histoire d'un notaire, Frank, qui découvre avoir été intoxiqué par un poison lent mais à l'effet inexorable.
Il ne lui reste que vingt-quatre heures à vivre. Il va se battre jusqu'au bout pour tenter de découvrir qui l'a tué et pourquoi avant de se rendre au commissariat pour dénoncer son assassin.
Mort à l'arrivée |
On peut qualifier tous ces sous-types de personnages récurrents comme des anti-héros.
La subjectivité dans le film noir
Le film noir privilégie un point de vue subjectif sur l'histoire qui est racontée.
On est souvent dans la tête du personnage principal, on ressent ses émotions.
Le film noir privilégie un point de vue subjectif sur l'histoire qui est racontée.
On est souvent dans la tête du personnage principal, on ressent ses émotions.
La voix-off joue ainsi un grand rôle dans le film noir.
La caméra est également subjective en épousant partiellement ou totalement le regard du héros.
Le premier film entièrement tourné en caméra subjective est La Dame du Lac (Lady in the Lake, 1947) de Robert Montgomery adapté d'un roman noir de Raymond Chandler.
La Dame du lac |
Le décor du film noir
Le film noir se situe généralement dans un milieu urbain, symbole de débauche et de corruption.
La campagne et la petite ville provinciale sont a contrario idéalisées.
La pluie, la nuit et le brouillard participent à l'atmosphère d'indiscernabilité caractéristique du style noir.
Les lieux intermédiaires (bars, parkings, garages...), lieux de rencontres mais sans intimité sont des espaces familiers du genre.
Les grandes périodes du film noir
La période classique du film noir se déroule de 1941 à 1958.
Bien que la question soit assez controversée, on considère que les premiers films noirs sont ceux que Nino Frank a découvert en 1946, à savoir : Le Faucon Maltais de John Huston, Laura d'Otto Preminger, Murder, My Sweet d'Edward Dmytryk, Double Indemnity de Billy Wilder et The Woman in the Window de Fritz Lang.
La Soif du Mal (Touch of Evil) tourné par Orson Welles en 1958 est considéré comme le dernier film noir.
Entre 250 et 400 films pouvant appartenir au genre selon les critères ont été réalisés dans cette période.
Le(s) néo-noir
Après La Soif du Mal, les films apparentés au noir se rattachent au courant du néo-noir.
Le néo-noir utilise les motifs caractéristiques du film noir (crise d'identité, problèmes de mémoires, subjectivité...) mais de manière consciente et donc distante.
Il pousse les codes du genre noir jusqu'à leur paroxysme, dans une hyperbole, aux frontières de l'ironie, de la caricature et de l'emphase qui fait franchir au style noir une nouvelle étape.
Dans le même temps, le néo-noir se distingue de son prédécesseur en explorant des thèmes, contenus et éléments visuels inconnus dans les années 40 et 50 :
- couleur et utilisation des dernières technologies vs noir et blanc
- présence plus forte de la violence et du sexe
- les policiers remplacent les détectives
- nouveaux thèmes : flics profondément corrompus, fuite de jeunes couples hors la loi, serial killers
L'époque des années 60 et 70 est propice à l'émergence d'un nouveau noir.
Les valeurs morales traditionnelles de l'Amérique sont de plus en plus contestées.
L'assassinat de Kennedy, l'impopulaire Guerre du Vietnam, le scandale du Watergate contribuent à une ambiance de cynisme, de résignation et de pessimisme.
Le style noir continue ainsi d'influencer le cinéma moderne au travers de multiples variantes et à l'intersection de plusieurs sous-genres.
Le postmoderne Blade Runner (1982) de Ridley Scott en est un exemple caractéristique, aux côtés de Bienvenue à Gattaca, ou Dark City.
Ce dernier recycle de nombreux ingrédients du film noir : l'enquêteur perdant la mémoire et accusé à tort de crime, les meurtres étranges et bien entendu une atmosphère nimbée d'obscurité et de paranoïa.
La métaphore de la nuit transformant la ville en quelque de chose de toujours inédit est tout à fait dans l'esprit du genre.
Blade Runner |
Bienvenue à Gattacca |
Dark City |
Certains films font directement référence aux films noirs de l'époque classique tels que LA Confidential (1997), The Good German de Soderbergh (2006) ou Body Heat (remake de Double Indemnity, 1981)
Il existe même des Westerns noir tels que After Dark, My Sweet ou Hard Eight.
Le travail de Christopher Nolan est très marqué par le noir.
Son premier film Memento (2000) met en scène un homme désorienté, qui a perdu la mémoire immédiate et mène l'enquête sur son passé. C'est une histoire où le début est la fin et la fin le début.
Memento pousse à son paroxysme la complexité labyrinthique de l'intrigue propre au film noir.
Memento |
L'inefficace Insomnia et le magistral Inception se situent dans cette même lignée.
Même les Batman qui mettent en scène un super héros paranoïaque et névrosé, combattant la nuit une ville corrompue et criminelle peut être rattachée au genre.
La filmographie des frères Coen compte également de nombreux films néo noirs : Blood Simple, Fargo, The Big Lebowski, The Man Who Wasn't There, ou le récent No Country For Old Men.
No Country for Old Men |
Basic Instinct qui revisite la femme fatale, Chinatown (1974), A simple plan de Sam Raimi et quelques chef d'oeuvre de Lynch (Blue Velvet, Lost Highway, Mulholland Drive) complètent ce vaste tableau.
Lost Highway |
Le film noir, un mélodrame au masculin?
Pour conclure sur la notion de genre, Dick Tomasovic indique que pour lui, le film noir peut être vu comme un mélodrame au masculin, racontant l'histoire d'hommes en crise, inadaptés à leur environnement familial, social, conjugal ou politique et qu'en cela il restera toujours un genre actuel et séduisant.
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