Accident nucléaire oblige, le scénario négaWatt revient sur le devant de la scène.
L'association négaWatt, qui fédère des centaines de spécialistes, de l'énergie a ainsi élaboré une stratégie crédible pour atteindre l'objectif d'une réduction de 80% de nos émissions de gaz à effet de serre (le "facteur 4") à l'horizon 2050, sans perte de souveraineté énergétique, et en assurant une sortie du nucléaire.
L'originalité de la démarche est qu'elle ne repose ni sur une hypothèse de décroissance (les calculs négaWatt prennent en compte l'hypothèse d'un doublement de l'usage de l'électricité, une mobilité accrue de 15%, une augmentation des surfaces construites et de la population...), ni sur des ruptures technologiques massives permettant de relever facilement le défi énergétique.
La démarche s'appuie sur trois volets :
- la sobriété énergétique, qui consiste à supprimer les gaspillages et les besoins superflus,
- l’efficacité énergétique, qui permet de réduire les consommations d’énergie pour un besoin donné,
- les énergies renouvelables, qui répondent à nos besoins énergétiques avec un faible impact sur notre environnement et une gestion décentralisée.
Il faut lire le scénario négaWatt, actualisé en 2006, pour de multiples raisons.
Tout d'abord, les hypothèses prises en compte dans l'étude contribuent, s'il en était encore besoin (apparemment oui puisqu'on entend toujours cet argument débilissime dans les médias), à prouver que la démarche écologique n'a rien à voir avec un retour à l'âge de pierre ou à l'éclairage à la bougie.
Ensuite, le scénario insiste sur la primauté des économies d'énergie sur le développement des énergies renouvelables qui constituent un complément indispensable mais non suffisant à l'atteinte des objectifs.
Enfin, le scénario négaWatt est éminemment politique dans son volontarisme, sa démarche d'anticipation, sa réflexion sur les choix, sa conviction d'une possibilité de faire évoluer les structures sur le long terme.
Ce projet que l'on pourrait craindre très bureaucratique et jacobin repose au contraire sur un souci d'appropriation par les populations, de déconcentration et relocalisation des activités et d'incitation des comportements vertueux (essentiellement par la fiscalité) plutôt que sur la contrainte.
On peut simplement regretter que les instruments concrets permettant d'atteindre les objectifs soient insuffisamment décrits, de même que les coûts des politiques citées dans le scénario, et donc le poids des outils de financement à mettre en place, ne soient pas chiffrées.
http://www.negawatt.org/index.htm
Le scénario négaWatt pour la France par dijon-ecolo
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire